Le chocolat a la douce odeur de l'abandon. Ça s'envole sur ses papilles, et c'est lui, qui fond, en fait, quand il fait glisser les petits carrés marrons sur sa langue. Assis sur le carrelage de la cuisine, entouré d'elfes de maison qui passent autour de lui en s'affairant et d'une montagne de sucreries, il est l'image même du désespoir. Mais vous savez, pas trop d'autres solution à son problème. Aujourd'hui, pas de cours, pas de Quidditch. Pas même d'obligation de préfet à remplir. Ces jours là se transformaient bien trop souvent en séances de révisions de quelques heures. Beaucoup d'heures. Trop d'heures. Trop de matières. Trop d'acharnement. Et puis il finissait toujours par péter un câble, finir aux cuisines à noyer sa peine dans les calories. A coup sûr, il allait passer la journée du lendemain à se lamenter sur des kilos en trop parfaitement imaginaires.

Il se leva en entendant la porte s'ouvrir. Finit d'enfourner dans sa bouche un trop gros bout de chocolat, et prit un air sérieux de préfet-parfait.

« La cuisine est interdite aux élèves. »

Bien sûr. C'était tout à fait vrai. Et d'ailleurs, ça n'expliquait pas du tout pourquoi lui-même se trouvait là. Il contourna une table pour avoir une meilleure vue sur l'intrue : une toute petite chose blonde avec une cravate bleue et une petite bouille adorable. Bon dieu, non, mais sérieusement, vraiment trop chou. Tove finit d'avaler son morceau de chocolat pour lui adresser un sourire radieux.

« Mais euh on peut faire une exception je suppose. Suffit que personne n'en entende parler. »

Trop mignonne, définitivement. Avec sa petite bouille et ses petites joues rondes et son petit sourire d'enfant pas sage. Et puis elle avait pas l'air impressionnée pour un sou alors que Tove était bien plus grand qu'elle. Il ne put pas garder un air sévère plus de trente secondes, soyons honnêtes. Et le voilà qui souriait, du chocolat sur le coin des lèvres et l'air probablement un peu débile.

« Tu crois ? J'y ai jamais pensé. C'est plutôt pas con. »

Il disait ça par politesse, mais la vérité, c'est qu'il y avait déjà pensé. Seulement, ramener de la nourriture dans le dortoir était une très mauvaise idée. Ses camarades de chambre avaient un don pour repérer les cachettes à sucreries et les dévaliser aussi sec. Du vécu.
Imitant le sourire effronté de la gamine, il s'approcha de la table et rafla une pâtisserie non identifiée avec une couche scandaleuse de chantilly par dessus.

« Tu mélanges le sucré et le salé toi ? Personnellement je trouve ça dégueulasse. » fit-il en remarquant la tranche de lard au milieu des sucreries.

Petit clin d’œil ravageur.

« T’inquiète pas pour moi. Au pire si je me fais choper, je pourrais dire que je … supervisais la cuisine. Ouais. Ou alors que je t'ai vu rentrer, et que je suis venu pour te punir. Dommage collatéral. »

C'était un mensonge, bien sûr. Il n'aurait jamais balancé la petite, question d'honneur. Quoi que si sa position était en danger ...

[Désolée du retard, pas mal de soucis en ce moment, désolée de pas l'avoir dit aux absences]

Bah ouais, c'est le repas du goûter et le dessert du goûter... Parce que ouais, j'ai faim, t'as vu l'heure qu'il est ?

C'est vrai que quand la petite Gotomery se servait dans les frigo, elle plaisantait pas, il fallait pas s'étonner pourquoi elle avait des bonnes joues et un corps arrondi qui faisait fort mal aux balais quand elle monte dessus.

T'es sympa toi, tu voudrai pas dénoncer une petite fille qui a pas reçu son goûter? Je suis une petite fille, pas une adulte comme toi hein? Je dirai que j'allais faire un malaise et que tu m'a emmené pour prendre du sucre.

Elle continue de grignoter gentiment ce qu'elle avait saisit, continuant de se servir si elle avait encore un peu faim. Elle secoua sa tête blonde et se retourna vers le prefet après s'être essuyé la bouche.

Moi c'est Gotomery McLiane, je suis en première année à Serdaigle. Et toi?