come feed the rain...

 Tout comme l’était intérieurement le très fameux Harry Potter, Gráinne n’était manifestement pas la seule à être plongée dans des réflexions particulièrement intéressante. Ainsi, ces fameuses pensées la déconcertèrent de son bouquin qu’elle tenait précieusement entre ses mains, ouvert et visiblement bloqué à la page deux-cent quatre-vingts et un. Le regard, caractéristiquement anormal à la magnifique couleur rosée et aux teintes violines, n’était nullement concentré sur les nombreux mots qui ornaient les pages du bouquin - à la couverture teintée de vert et possédant sur le dessus une police de caractères grossière qui illustrait l’appellation du sujet. « Comment faire fuir les chats ? » était-il écrit. La main droite fermant brusquement le bouquin contre celle de gauche, Gráinne pénétra dans le salle de cours - ou des élèves étaient déjà présents - en faisant fuir toutes ces pensées qui l’avaient accaparée car des nouvelles idées vinrent s'inviter. Le regard profondément indifférent et balayant la salle, aucun détail ne semblait lui échapper. Du moins jusqu’à ce que sa vision oculaire croisa le mignon petit minois d’un blondinet sur une pile de coussins au dessin de leur propre maison. « Drago Malefoy. » s’était-elle dit à elle-même en haussant un sourcil, adressant au jeune garçon un regard réprimandant rempli de défi vis-à-vis de celui qu’elle considérait comme un enfant. La Serpentard pouffa d’un léger rire en continuant son trajet à travers la salle, souhaitant s’installer dans un coin à l’abri des regards indiscrets. Ce qu’elle fit en s’asseyant, posant ses petites fesses contre le sol froid, dans un petit coin.

Le cours commença en même temps que ces pensées reprirent leurs places dans son pauvre cerveau forcément atteint d’un certain traumatisme contre les chats ; effectivement la demoiselle se demandait précisément de quelle manière Filius voyait le monde, le voyait-il comme ces horribles bestioles félines ? Après tout, il ferait certainement la même taille qu’eux, non ? Il était petit, très petit. Il lui faisait penser à un chat et elle détestait ça, elle détestait ce professeur. Peur ? Non voyons, certainement pas d’un petit professeur… ou peut-être bien. Cette moustache qu’il possédait au-dessus de sa bouche - blanche ou grise comme vous voulez ça n’a aucune importance – lui rappelait étrangement celle des chats. Est-ce que cette moustache lui sert à détecter les variations de l’air ? Ou peut-il mesurer la largeur d’un passage avec cette dernière ? Ces questions lui valurent quelques frissons qui lui donnèrent froid dans le dos. Que ce professeur ne s’approche pas, pas plus d’un misérable mètre nom d’une crotte ! Et est-ce que sa touffe de che -… Attends, qu’est-ce qu’il vient de dire ? Rose contre Potter ? Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il fallait faire ? C’était certainement le prix à payer pour ne pas avoir écoutée le merveilleux cours de Filius et s’être concentrée sur la beauté féline du professeur. Et là ce fût le drame, techniquement et incorrigiblement. Mais malgré sa panique intérieure, extérieurement elle n’afficha aucun signe d’étonnement face au jeune garçon qui serait désormais son adversaire. Bien au contraire, c’était un sourire discret qui s’affichait sur son visage digne d’un cachet d’aspirine. « Enfin ! » se disait-elle dans sa petite tête, elle pourrait finalement analyser et se faire une propre idée de la réputation qui le précédait, de s’il méritait vraiment toutes ces rumeurs ou non.

Poli était-il le gamin, il semblait avoir fait signe de tête à Gráinne pour la prévenir qu’il attaquerait. Pfeuh. La sous-estimait-il ? D’ailleurs, pourquoi ce professeur à la tête de chat venait de la mettre contre lui exactement ? Ce pourrait-il qu’il sache ce à quoi elle avait pensé sur lui et contre lui ? Ahh. Il fallait qu’elle calme ses pensées et se concentre car désormais elle n’avait pas le droit de fuir. Elle devait avant tout observer chaque détail de ces gestes pour tenter de comprendre ce qu’ils faisaient durant ce cours et heureusement pour elle, son cerveau compris rapidement qu’ils essayaient de faire un Rictusempra. Rictusempra qu’elle avait lu dans la bibliothèque il n’y a guère longtemps. Il fallait qu’elle essaie, qu’elle tente après le tour d’Harry. Mais allait-il réussir le fameux garçon qui avait soi-disant survécu au sort de la mort ?

Ce fût brusquement que son visage vint démontrer une expression d’étonnement avant qu’elle ne vint pouffer de rire légèrement, murmurant étrangement un mot qui semblait signifier beaucoup : « Humain... » Oui, Harry avait échoué, il avait échoué devant elle et elle en riait gaiement. Elle se rendait compte que ce garçon n’avait rien de spécial, qu’il était simplement comme les autres et non pas particulièrement puissant, qu’il devait apprendre pour survivre dans ce monde fou. Il n’était pas l’élu, pas à ses yeux. Simplement un élève et ces rumeurs étaient belles et bien fausses. La réputation qu’il possédait il ne la méritait pas, ce pauvre enfant. Son rire s’estompa de la même manière que le regard de la Serpentard devint sinistre, mauvais et ne signifiant rien de bon. Ainsi elle se mise en position également, étant à son tour de passer à l’action sans se préoccuper de ce qui se passait autour d’elle. Ce qui l’intéressait était son propre combat contre ce magicien dont elle ne connaissait rien et dont elle ne s’intéresserait plus à partir de maintenant. En pensant de cette manière, le regard de Gráinne s’adoucissait et tout en étant sereine, afficha un sourire à son adversaire comme pour le prévenir à son tour de l’attaque. Ces yeux se remplissant de ce sentiment inexpliqué, ce mélangeant à des souvenirs profonds, elle fit le mouvement délicatement avec sa baguette en prononçant le fameux « Rictusempra ! ». Le résultat l’importait peu, après tout elle avait déjà trouvé ce qu’elle cherchait.