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ϟ parchemins : 87 ϟ Gallions : 161 ϟ Âge : 17 ans ϟ Baguette : Bois d'acacia et coeur de dragon ϟ Sang : Mêlé ϟ Année d'étude : Septième année Tove A. Winch ─ Préfet Poufsouffle • Septième année ─ | Sujet: Wings ◭ Hippolyte Lun 20 Avr - 21:40 | |
| Il y avait encore un ou deux rayons de soleil pour s'accrocher désespérément à la fenêtre des vestiaires, tous les autres ayant abandonné la lutte pour sagement se coucher sur l'horizon. L’entraînement de Quidditch se terminait bien souvent sur la dernière note de lumière. Mais pas pour Tove et Hippolyte, oh non. Restés dans les vestiaires bien après que tout le monde soit parti, ils étaient à présent étalés sur le sol de la pièce principale, près du grand tableau blanc dont se servait le capitaine pour expliquer ses stratégies. Tove avait toujours préféré travailler par terre que debout devant un tableau : c'est pourquoi ils étaient assis par terre, sans se soucier du manque de lumière, autour du schéma le plus moche du monde.
Tove, encore dans sa tenue de Quidditch chaude et collante, faisait virevolter sa baguette au dessus de la feuille, animant des points et des flèches qui se déplaçaient. Pour un peu, on aurait pu croire que le schéma était extrêmement travaillé et complexe.
« Et là c'est le moment délicat. L'astuce. La feinte. Écoute bien. Tu te places derrière les anneaux. Moi de l'autre coté. Et paf. Au lieu de viser un joueur de l'équipe adverse avec le Cognard, je te vise toi. A travers l'anneau. J'ai bien relu le Quidditch à Travers les Ages, c'est impossible de marquer avec un cognard. Mais je pense que ça peut créer assez de confusion pour pouvoir riposter, tu vois ? »
Si on se penchait un peu sur la feuille, on pouvait distinguer de petits personnages atrocement mal dessinés, sensés représenter les joueurs de l'équipe. Tove n'avait jamais été un artiste.
« Et là attends, pas fini. Tu renvoies le cognard, vers moi. Comme des passes. Faut absolument qu'on maîtrise ça. La dernière fois que j'ai essayé des passes, j'ai cassé le bras au batteur remplaçant, mais je suis sûr que c'est faisable. Suffit de calculer le rapport de force et la trajectoire, ça peut pas être plus compliqué que des exos de mécanique. »
Il lança à Hippolyte son sourire le plus dévastateur. Heureusement qu'elle était là, Hippolyte. C'était la seule de ses coéquipiers qui acceptait de rester tard avec lui pour discuter stratégie. Les autres pensant que c'était « trop dangereux » et « complètement foireux » et « vous êtes un sacré duo de bouffons ». Les couards.
« Mais j'ai pensé à un truc hier soir. On pourrait ensorceler les cognards pour modifier leur vitesse. J'y crois pas qu'on y ait jamais pensé. C'est une idée genre, géniale. Du coup je suis resté éveillé toute la nuit pour réfléchir à comment faire. J'ai trouvé une liste de sorts possibles. »
C'était terrible, d'être Tove. Il lui fallait toujours quelques claques pour arrêter de parler. |
| | ϟ parchemins : 108 ϟ Gallions : 137 ϟ Âge : 15 ans ϟ Sang : moldu ϟ Année d'étude : cinquième année ϟ Emploi : ébène, crin de sombral, 31,08cm, rigide
Hippolyte Vuillard ─ Poufsouffle • Cinquième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Mar 21 Avr - 15:31 | |
| Il y a des choses que j'n'aime pas, d'autres que j'aime un peu. Des choses qui font du bien, qui détendent assez simplement, qui tendent même à m'faire sourire, parfois. Disons qu'si j'suis quelqu'un qu'a une légère tendance à songer d'trop à des choses inutiles qui m'font pas sincèr'ment sourire d'la manière la plus naturelle du monde, j'ai tout d'même la présence d'esprit d'faire semblant d'être heureuse. parc'que tout c'la ne concerne que moi, et qu'les gens n'aiment pas les gens tristes, et qu'j'préfère qu'on m'apprécie plutôt qu'on n'me crache dans l'dos. Étrangement.
Cependant, il est une chose au milieu d'tout ça qui, indubitablement, m'colle sur l'visage un sourire à m'en déformer les joues, sans qu'j'ai b'soin d'forcer l'moindre trait, parc'que j'peux alors pas m'empêcher d'être heureuse. Tuez l'ensemble de ma famille et collez moi après coup sur un balais, j'sais pas si j's'rais alors capable d'arrêter d'sourire comme une bienheureuse. Ridicule mais véridique. Toujours est-il que l'meilleur moment d'la s'maine pour moi est sans l'moindre doute l'entrain'ment d'Quidditch que je n'raterais pour rien au monde. Aurais-je une jambe coupée, un bras en écharpe que j'serais tout d'même là, à voleter dans les airs, une batte à la main, à dire des mots tendres à mes cognards d'amour.
Le vent m'passe entre les ch'veux, m'assèche un peu les yeux. Pour la deux mille sept cent douzième fois, environ, d'puis qu'j'ai commencé l'Quidditch, j'regrette d'avoir gardé mes lentilles et d'pas avoir plutôt attrapé ma paire de lunettes. mais j'ai une légère tendance à oublier, que voulez-vous ? Tout ça n'm'empêche pas d'sourire l'plus béatement du monde. J'aime cet endroit, ce terrain, et si j'pouvais, j'y s'rais àtout moment d'la journée, d'la s'maine, sans la moindre interruption. En bas, l'monde paraît minuscule. Le château lui-même semble n'être rien par rapport à l'immensité de c'que l'vol est capable de m'offrir. longtemps j'ai eu l'vertige. J'me souviens encore d'mon premier cours de vol, à pleurer comme une môme prc'que j'voulais pas m'envoler à plus d'un mètre du sol. J'ai persévéré un peu, et à aucun moment je n'l'ai r'gretté. Au contraire. Bon, j'ai mis du temps à gagner en assurance, j'dirais pas l'contraire. mais maint'nant, la torture, c'n'est plus d'monter sur l'balais, plutôt d'en descendre. C'est pour ça, sûr'ment, qu'j'tends à passer les trois quarts d'mon temps d'après entrain'ment, d'après match, avec Tove, à tenter d'élaborer toutes les techniques les plus formidables du monde tout entier, quoiqu'en dise l'capitaine de l'équipe. Ils verront bien qu'un jour, ça fonctionnera, et pas que par hasard (ç'qu'à tendance à nous arriver un peu trop souvent pour l'moment, d'accord).
La nuit commence s'faire sentir, le gardien baille à s'en arracher les deux pans d'la machoire. Faibles qu'ils sont, tous, à vouloir rentrer dès qu'la nuit tombe. Le Quidditch, ça s'joue d'jour comme de nuit. On aura l'air malin, lors d'notre premier match, si çui-ci dure plus de temps qu'la moyenne et qu'y'en a pas un d'nous capable de voir dans l'sombre d'la nuit. Ce s'ra chouette, tiens ! si on est capables, avec Tove, d'envoyer des cognards sur toute l'équipe adverse mais qu'l'attrapeur d'Poufsouffle est pas fichu d'distinguer l'moindre éclat doré. On a perdu trop d'fois d'suite pour pas gagner c't'année, franch'ment ! C'pas avec leur manque d'motivation qu'on va encore décrocher aut' chose que la dernière place. Et ça m'énerve ! Ca m'énerve beaucoup trop pour que j'ne peste pas toute seule sur mon balais.
M'enfin. Alors qu'ils sont tous sur la p'louse, j'me permets un dernier tour dans les airs, profitant d'la fraîcheur élégnte de l'automne. J'sais qu'Tove m'attendra, il m'a alpagué y'a pas dix minutes au sujet d'une nouvelle idée fantastique qu'il a eu, et va bien falloir d'abord qu'on en parle, ensuite qu'on tente d'en faire quelque chose en pratique. J'crois qu'on est pas couché, tous les deux. Parfait ! Dormir, c'est perdre du temps.
J'me pose le plus délicat'ment possible, sans faire de bruit. L'herbe déjà écrasé ploie sous mes pas, et j'me dépêche d'avancer pour pas lui faire trop d'mal. Tove m'attend d'vant l'vestiaire, les autres doivent déjà être en train d'se changer. Mais nous n'avons pas d'temps à perdre pour s'genre de futilités. J'range rapidement mon balais dans un coin d'la pièce, en ayant conscience du fait que j'le ressortirai certain'ment avant la fin d'la soirée. J'souhaite juste éviter d'froisser les brindilles. J'suis pas ben certaine que l'salaire de dame-pipi d'ma mère et l'peu qu'lui envoie mon père suffise à m'en rach'ter un nouveau. S'agit d'faire durer c'bébé là l'plus longtemps possible !
Comme à notre habitude, on s'pose par terre, au milieu d'la salle d'entrainement. Le dernier jouer quitte la salle avec un mouv'ment d'la main pour dire au r'voir, qu'on lui renvoie à peine, déjà trop concentrés qu'nous sommes. Les idées d'Tove sont toujours d'excellentes idées, et j'voudrais pas en rater l'moindre détail. J'm'accroche à ses lèvres, comme fascinée, et j'le r'garde faire ses schémas qu'concrèt'ment, on doit être les seuls à pouvoir comprendre. Et encore. Tout ça relève de l'habitude ! Oui, toutes ces flèches, ces bonshommes moches, la première fois, c'plus que déstabilisant. Mais finalement, on y prend goût, et un jour, on réalise qu'on est en train d'se dire qu'c'est presque clair, en fait. Presque. A quelques traits d'crayon prêts, disons.
L'idée est magnifique ! J'nous vois déjà dans les airs, pendant l'match, à impressionner toute l'école. Les autres joueurs d'l'équipe s'ront bien obligés d'venir nous voir pour s'excuser d's'être moqués d'nous. Une telle tactique ne peut qu'fonctionner. J'm'allonge sur l'ventre, juste avant d'répondre. Appuyée sur les bras, j'offre à Tove un sourire étincelant. « Si on arrive à travailler correct'ment c'système de passes, c'est juste im-pa-rable ! Les autres ont beau faire les malins à s'croire meilleurs qu'tout l'monde, ils vont avoir l'air fins lorsqu'ils verront ça. Les autres équipes n'ont qu'à bien s'tenir, on va les marave, c't'obligé, avant même qu'ils aient l'temps d'app'ler leur maman au s'cours ! » Non, je n'emballe pas, je considère simplement la question avec toutes la lucidité qu'elle mérite. « Avec notre force mutuelle qui s'approche grand'ment du surhumain – clin d’œil complice – les joueurs vont tomber comme des mouches ! »
« Tu crois qu'on a l'droit d'les ensorceller ? Au pire, suffit d'pas l'dire... J'pense qu'il faut qu'on tente ça rapid'ment, qu'on ait l'temps d's'entrainer avec après. L'coup des passes, j'ai jamais tenté, pour sûr, mais si on s'oriente correctement, en s'mettant assez proche de la tour des profs pour l'un, et des gradins des Gryffondor pour l'autre, on aura un angle intéressant vis-à-vis des anneaux. Y'a pas d'raison qu'la vitesse des deux bêtes changent de trop la manière de les contrôler si ? Au pire, c'pas comme si on apprenait pas vite, hein ! »
J'attrape ma baguette et d'un mouv'ment sur l'schéma, j'déplace les deux points jaune poussin qui nous r'présentent, Tove et moi, pour les placer aux deux extrémités du terrain comme j'viens d'l'indiquer. La distance est grande, mais avec les modifications proposées par Tove, y'a pas d'raison qu'on n'en soit pas capable. Au pire, suffira d'se rapprocher un peu. J'relève la tête vers lui pour obtenir un acquiescement, puis j'me r'mets sur mes pieds et j'me dirige vers mon balais qu'j'glisse sous mon bras. Reste plus qu'à attraper la boite dans laquelle les balles sont rangées, dont j'prends une poignée, laissant la s'conde à Tove, et nous v'là fin prêts à révolutionner d'fond en comble le monde du Quidditch. J'vois déjà, au lend'main du premier match d'la saison, notre nom en couverture de Wizardditch, p't-être même une réédition du Quidditch à travers les âges pour y intégrer c'te superbe technique ! Ou, au moins, une victoire d'Poufsouffle. Ouais, ce s'rait d'jà pas mal ! |
| | ϟ parchemins : 87 ϟ Gallions : 161 ϟ Âge : 17 ans ϟ Baguette : Bois d'acacia et coeur de dragon ϟ Sang : Mêlé ϟ Année d'étude : Septième année Tove A. Winch ─ Préfet Poufsouffle • Septième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Mer 22 Avr - 11:19 | |
| Tove ne savait pas trop bien pourquoi il aimait le Quidditch. A vrai dire, au départ, le vol sur balais ne l'avait jamais attiré. Regarder ces silhouettes lointaines en plein ciel ne lui faisait rien, pas de cette sensation entêtante de liberté et d'envie dont d'autres parlaient. Pas non plus de cette excitation générale à l'approche des grands matchs. L'envie de monter sur un de ces machins inconfortables ne lui était venue que bien plus tard. En troisième année, en fait, alors qu'il était pris d'un besoin irrépressible de cogner dans des trucs. De sentir le vent dans ses cheveux et d'avoir les yeux qui pleurent à cause du froid. Le genre de trucs qu'il ne pouvait pas supporter, habituellement. Il en avait besoin, là, tout de suite. A l'époque, il ne savait pas tenir sur un balai. Il s'était mis en tête d'y arriver : s'était entraîner des heures, tous les soirs, jusqu'à finalement postuler pour le post. Le Quidditch, pour lui, c'était plein de choses, maintenant. Un défouloir. Un truc pour enrichir ses cvs. Une façon stupide et illusoire de se rapprocher un peu des étoiles.
Et puis y avait Hippolyte. Cette gamine, dans ses yeux, il pouvait voir un peu le même genre de trucs. Alors qu'ils étaient en nage, voire en sang, couverts de pluie et de boue, épuisés, ses yeux brillaient toujours d'une façon qui voulait dire «on y retourne ?», et ça c'était vraiment cool.
Sa collègue de cinquième année avait l'air comme d'habitude, franchement emballée par les idées de Tove. C'est ça qui est bien avec elle, c'est qu'il lui faut pas grand chose pour l’enthousiasmer. Il sourit à l'évocation de leur «force surhumaine» (c'est vrai) et aux inquiétudes d'Hippolyte quand à la question légale de l'ensorcellement des balles.
« T'inquiète pas, on le dira à personne. De toutes façons j'ai bien relu le règlement, y a rien qui interdit de toucher aux balles d’entraînement, en pratique. Par contre, si on ensorcelle les balles officielles, on peut être accusés de triche. » Tove affiche une petite moue boudeuse. L'idée de faire en sorte que les cognards s'acharnent sur l'équipe adverse ne lui déplaisait pas. « Au pire, je prendrai la responsabilité. Je suis préfet, tu sais. »
Oui, ça, on le saura. Tove le répétait dès que ça l'arrangeait, et l'idée de prendre le blâme pour sa pauvre junior l'enchantait bien trop. Il se sentait un peu comme un martyr, un héros. Les deux se levèrent, et saisirent chacun une poignée du grand coffre où se trouvaient les balles d’entraînement. Comme d'habitude, celui-ci vibrait et sursautait à un intervalle régulier : les cognards étaient des petites bêtes qui ne connaissaient aucun répit. Tove s'était surpris en rentrant dans l'équipe à accorder une certaine valeur sentimentale à ces balles. Avec Hippolyte, ils avaient même tendance à leur donner des petits noms affectueux, qui changeaient d'un entraînement à l'autre. Et ouais. Entre les cognards et les batteurs, c'était une relation d'amour-haine difficilement explicable.
Le terrain de Quidditch était entièrement vide, et déjà à moitié plongé dans l'obscurité. Les grandes torches magiques dans les gradins n'étaient allumées que les jours de match, et Tove ne comptait pas se risquer à les allumer. Il se contenta, après qu'ils aient déposé la lourde caisse dans l'herbe, de faire apparaitre avec sa baguette des sortes d'orbes lumineuses. Ça ne changeait pas grand chose, à vrai dire, mais au moins il arrivait à voir la serrure de la caisse tandis qu'il l'ouvrait. Les deux cognards étaient retenus par des lanières, et semblaient vouloir s'en échapper à tout prix, de préférence pour venir casser le nez des deux batteurs.
« Ok, j'vais essayer mon sort maintenant. Tu f'rais peut-être mieux de reculer ? »
Il pointa sa baguette sur un des deux cognards et marmonna quelques sorts entre ses dents, essayant de se rappeler de la formule. Il s'agissait de ralentir le cognard, mais pas trop. Ils n'allaient pas non plus jouer avec une balle immobile. Une fois son devoir accompli, il détacha la lanière et colla le cognard dans les bras d'Hippolyte.
« Tiens le bien. Il bouge pas trop pour l'instant mais le sort risque de se dissiper assez vite. C'est la première fois que je l'utilise. »
Voilà qui était rassurant. Tove empoigna sa batte et monta sur son balai, avant d'adresser à Hippolyte le plus large de ses sourires.
« Ok, je vais près de la tour, met toi de l'autre côté et essaie de me l'envoyer. On a qu'à se mettre pas trop loin pour commencer. Je suis sûre qu'on va y arriver, ça peut pas être beaucoup plus compliqué que du base-ball. »
Tove n'avait foutrement aucune idée de comment on jouait au base-ball.
Il décolla et alla se mettre en position, à quelques mètres de la grande tour où se trouvait la salle des professeurs. Les étoiles commençaient à apparaître dans le ciel, et son coin de terrain n'était illuminé que par les fenêtres allumées du château. Il adressa un grand signe à Hippolyte, trop à fond dans ses rêves de victoire pour seulement se demander si elle pouvait le voir. |
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Hippolyte Vuillard ─ Poufsouffle • Cinquième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Jeu 23 Avr - 10:40 | |
| Rapid'ment, on sort sur l'terrain. La meilleure partie d'la soirée, en fait. Les entrain'ments sont sympathiques, j'le nierais pas, on a un capitaine pas trop mauvais, et presque impliqué, pour une fois. Mais qu'est-c'que c'est monotone, c'pendant. C'qu'il nous faut, pour s'défouler vraiment, c'est d'l'action, c'est du risque. Faut dire qu'avec Tove, on n'a pas rigoureus'ment peur de s'ridiculiser. J'compte plus l'nombre de fois où on s'est r'trouvés sous l'joug d'cette tendre Mme Pomfresh avec deux ou trois bras d'cassés. L'avantage d'la magie, c'est qu'ça r'pousse assez vite pour être prêts la s'maine suivante à r'tourner faire nos conneries, avec ou sans autorisation médicale.
C'pour ça sûr'ment qu'si j'm'éloigne un peu du coffre quand Tove sort s baguette, c'plus parc'qu'il me l'demande qu'par pur instinct d'survie, un instinct qu'j'ai dû perdre y'a bien longtemps. Et qu'je prends l'cognard entre mes bras sans m'poser d'question. T'façon, ces bêtes là, c'comme les chiens. Si ça mord, c'plus pour jouer qu'par pure méchanceté. On s'entend si bien, j'les vois mal me rentrer d'dans par haine, simplement. Non, ils ont b'soin d'se défouler, et comme j'suis dans l'même cas, j'pourrais franch'ment pas leur en vouloir pour ça !
Le cognard toujours dans les mains, j'passe une jambe au d'sus d'mon balais, et j'attrape la batte posée à mes pieds, en f'sant bien attention à pas lâcher la boule noire. J'ai beau vouée une confiance aveugle à Tove, on sait jamais comment ces choses peuvent avoir envie d'réagir. « J'y vais cap'taine, fais-moi signe quand t'es prêt. »
J'décole avec la même allégresse que toujours. Malgré l'habitude, j'ai jamais perdu c'te sensation assez intense de surplomber l'monde tout entier en décollant du sol. Quoiqu'on ait dit d'pas s'éloigner d'trop l'un l'autre, j'pense qu'on a bien conscience qu'on n's'écoute pas lorsqu'il s'agit d'être sage, et qu'plus on est éloignés, plus on privilégie le rigolo. J'aime privilégier le rigolo. Bref, ne voyant pas jusqu'où va Tove, j'avance sans trop compter, jusqu'à un moment assez peu défini où j'me r'tourne brusquement. Incapable de l'distinguer dans la nuit, n'voyant qu'la silhouette du château au loin, j'me dis qu'il doit être prêt, sans trop m'poser d'question. C'est pas l'genre à avancer à deux à l'heure.
J'soupère un instant l'cognard dans ma main, cale correctement ma batte dans la s'conde main, et lance le cognard un peu vers l'avant, lui intimant avec une gentillesse accrue d'revenir vers moi. C'qu'il fait, brave comme il est. Les gens n'semblent pas avoir compris que l'meilleur moyen d'dirigerun cognard, c'pas nécessairement la force ou l'adresse. Suffit d'être poli à son égard, et il fait quelques efforts pour être aimable en r'tour.
Bref, au moyen où il revient vers moi, après un dernier mouvement d'poignet pour m'assurer d'ma prise sur la batte, et j'entame un mouvment ample et violent du bras. Léger recule quand le bois frappe le métal, et l'cognard part dans l'autre sens en faisant un bruit grondant. Et si l'sort de Tove s'interrompait maint'nant, alors que j'viens d'frapper l'cognard avec une force un peu moins contrôlée qu'd'habitude. J'espère qu'il l'verra v'nir, dans l'sombre complet d'la nuit...
« CA ARRIIIIIIVE ! »
Mesure de sécurité, dirons-nous. Maint'nant, s'agit d'être attentif. Savoir quand il va rev'nir vers moi. J'veux réussir ce système de passe. Vraiment ! |
| | ϟ parchemins : 87 ϟ Gallions : 161 ϟ Âge : 17 ans ϟ Baguette : Bois d'acacia et coeur de dragon ϟ Sang : Mêlé ϟ Année d'étude : Septième année Tove A. Winch ─ Préfet Poufsouffle • Septième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Jeu 23 Avr - 22:29 | |
| Décidément Tove adorait Hippolyte. Elle était trop mignonne, toujours enthousiaste, et elle l'appelait « capitaine ». Nan, Tove n'était pas capitaine, et d'ailleurs il n'avait jamais fait mine de s’intéresser au poste. Déjà, il était rare qu'un batteur occupe cette fonction, et ensuite, une responsabilité de plus sur ses épaules et il était bon pour le service psychiatrique. Mais c'était tout de même un surnom plutôt agréable. Tove leva le pouce en direction de l'autre batteuse, même si elle ne pouvait pas le voir, et serra sa batte entre ses mains, l'air concentré.
Septembre c'est plutôt idéal pour jouer au Quidditch. Il fait pas encore trop froid, la nuit se couche pas trop tôt, et il fait pas non plus cinquante degrés à l'ombre. Ce détail là ne plaisait pas trop à Tove, qui était parfaitement à son aise dans la fournaise la plus totale. Mais quand il faisait trop chaud, ses coéquipiers se plaignaient tout le temps, c'était pénible. Non, vraiment, septembre, c'était parfait. Juste ce qu'il fallait de vent pour le décoiffer.
Il entendit un cri, puis plissa les yeux pour essayer de distinguer le cognard qui venait vers lui. Il finit par l'entendre plus que le voir, un siflement caractéristique en sa direction. Son sort avait fonctionné et le cognard était plus lent qu'à son habitude, si bien qu'il arriva à préparer son coup, même dans l'obscurité. Tirant à moitié la langue dans un effort de concentration quasi scolaire, il leva sa batte, et frappa.
Pas assez fort.
Il afficha une terrible grimace. Ça se sentait, un coup pas assez fort. Le bruit était terriblement insatisfaisant, et la batte ne vibrait pas sous l'impact. Il s'en voulait toujours terriblement quand ça arrivait, en match, parce que le cognard échappait à la force du coup, et prenait la trajectoire qu'il voulait. C'était d'ailleurs ce qui se passait. Le cognard, toujours ralenti, s'éloigna de lui, avant d'hésiter, l'air de se rendre compte que la personne la plus proche, c'était toujours Tove. La saloperie. Le garçon jura. Et comme si ça suffisait pas, son sort sembla ne plus faire effet lorsque la balle revint vers lui à pleine vitesse.
Pas le temps de préparer son coup, il fit une embardée juste à temps pour éviter de se faire défoncer le crane, pendant que le cognard continuait sa course droit sur le château.
« Ooooh non. »
A ce stade là, c'était plus un soupir qu'autre chose. A leurs petits entraînements, ces choses là arrivaient plus que de coutume. Il entendit un bruit de verre brisé. Puis plus rien. Et ensuite, un terrible hurlement, et encore des bruits de trucs cassés.
« Hum. Polly. Tu peux venir voir une seconde ? Je crois que j'ai fait une bêtise. »
Ça y est, son règne s'achevait. Il allait se faire virer de son poste de préfet. Finir sa vie en heures de colle. Se faire virer de l'école, même. Il n'était pas prêt pour aller à Azkaban. Il était si jeune. Si plein d'avenir. Tove se contenta de fixer stupidement la fenêtre cassée, comme si il espérait que le cognard allait revenir pour lui exploser la tête et mettre fin à sa disgrâce. |
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Hippolyte Vuillard ─ Poufsouffle • Cinquième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Ven 24 Avr - 10:34 | |
| J'suis dans les airs, à attendre d'puis quelques instants, déjà. Des instants qui m'semblent p't-être un tantinet trop long. Tove est pas l'genre à faire dans la dentelle, à l'habitude – peu d'batteurs, d'ailleurs, sont de c'genre-là – donc cet étir'ment du temps m'semble pas avoir la moindre excuse. Qulques secondes encore. J'irai pas jusqu'à dire que j'm'inquiète, non, ce s'rait mentir, un peu. Mais enfin tout d'même, j'suis pas rigoureusement rassurée. C'pas qu'on est du genre à s'foirer comme des cruches pendant c'genre d'entrain'ment, hein, mais... Oui, si en fait.
Plusieurs fois, l'un d'nous deux a fini par terre, avant d'passer quelques jours à l'infirmerie. Jamais rien d'bien grave, pour sûr, on est pas (tout à fait) des brutes. Mais il y a toujours ce petit pincement d'inquiétude, au début, quand on n'sait pas c'que l'autre a et qu'il étendu, bien pale, qu'il n'esquisse pas l'moindre mouv'ment. C'pas franch'ment rassurant, quoi.
J'crois qu'c'est au moment où j'me dis qu'il a dû s'fracasser l'crane, ou finir dans l'lac mangé par le calamar (comment ça, le lac est à plusieurs centaines de mètres de l'endroit où il est?), ou qu'son balais s'est décidé à r'prendre son indépendance et qu'il survole actuellement l'Amazonie sans pouvoir rien contrôler, qu'j'entends l'bruit d'verre brisé.
Oups.
On va encore s'faire engueuler.
Puis le cri.
En enfin l'appel de Tove. J'suis rassurée, l'cognard ne l'a pas tué. C'qui va m'permettre de l'assassiner moi-même pour l'utilisation de cet odieux surnom que je n'régurgit'rais même pas, quand bien même on m'y forcerait. Je refuse ouvertement que ces deux syllabes s'échappent de lui en public. Les conséquences pourraient être très graves. Pour lui. Et toute personne prenant le risque de l'utiliser.
Bon, en attendant, j'me dépêche d'y aller, malgré tout inquiète quant à l'étendu des dégâts. En arrivant vers lui, j'le vois fixer une vitre brisée. Et quoiqu'j'n'arrive pas à distinguer à qui appartient la voix qui retentit derrière la f'nêtre, j'peux dire assez aisément qu'la personne n'est pas ravie qu'on ait pété l'carreau. Comme c'est étrange. « Tobiah, qu'est-ce t'as fait ? » L'usage du prénom est tout à fait gratuit. J'aime la vengeance puérile, ma vie n'est final'ment faite que de ça. De vengeance ridicule et dérisoire. Le paradis ! « On est dans la merde, non ? Concrèt'ment j'veux dire. » C'est à dire qu'd'habitude, les conneries en entrain'ment n'nous concerne que nous deux. Alors, forcément, y'a aucune raison d'nous coller la moindre ret'nue (à part cette fois où on a lancé des cognards sur l'équipe de Gryffondor qui voulait s'entrainer alors qu'on occupait déjà l'terrain et qu'Dubois s'en ai pris un dans l'genou, le faible...). Là, c'est p't-être différent.
« Avec un peu d'chance, c'est Flitwick, et il aura pitié d'nous ? » Avec moins d'chance, c'est Rogue, et on peut dire adieu à toutes nos bonnes nuits d'révision et d'sommeil pour les cent trente-deux nuits à v'nir. « Ou Trelawney. Elle doit même pas savoir qu'on est batteurs d'notre équipe. En fait, elle doit même pas s'souv'nir de nous, si ? » Dans un élan de superstition absurde, j'croise les doigts en touchant l'bois d'mon balais, et j'lance un regard à Tove, qui doit sûrement être aussi bouleversé dans sa tête qu'il n'est calme en apparence. C'est pas l'genre à être rassuré quand il fait une connerie qui implique la stabilité d'sa scolarité.
« Il s'est passé quoi, en fait, exactement ? Que j'puisse écrire les circonstances d'ma mort dans mon testament à ma mère. » |
| | ϟ parchemins : 87 ϟ Gallions : 161 ϟ Âge : 17 ans ϟ Baguette : Bois d'acacia et coeur de dragon ϟ Sang : Mêlé ϟ Année d'étude : Septième année Tove A. Winch ─ Préfet Poufsouffle • Septième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Sam 25 Avr - 12:51 | |
| Hippolyte était apparu à côté de lui sans qu'il ne la voie venir (il commençait à faire sérieusement sombre, damn), pendant qu'il continuait de fixer la vitre brisée en silence, comme si il se recueillait. Il faisait déjà le deuil de sa vie, et ça en s'arrangea pas lorsque sa camarade lui fit remarquer la gravité de la situation. Il n'eut même pas la force de gueuler sur le fait qu'elle l'avait appelé Tobiah. Il l'avait probablement mérité. Retour de karma, comme on dit. En tout cas, compris. Il ne l’appellerait plus Polly. Pff. C'était pourtant adorable comme surnom.
Quand il finit par répondre, c'était d'une voix mélancolique.
« Tu penses que c'est cher, un billet d'avion pour les îles Sandwich ? Remarque, je peux y aller en volant, si je pars tout de suite. »
Peut-être était-il en train de dramatiser. Peut-être que l'exil dans un archipel couvert de glaciers n'était pas la solution raisonnable à son problème. Mais il entendait toujours des cris et des bruits de verre brisé à l'intérieur de la tour. Et si Hippolyte avait raison ? Si un prof était présent ? Si c'était pire que ça ? Il ne pourrait pas survivre à une engueulade de Rogue ou McGonagall. Il le savait. Bon. Garder la tête froide. Rogue passait le plus clair de son temps dans les cachots, pas vrai ? Et ce bruit si caractéristique, ça ressemblait bien à une boule de cristal qui se fracassait sur le sol, Tove en avait l'expérience. Il pouvait survivre à Trelawney.
« Je. Je pense que Trelawney se rappelle de moi. Elle m'aimait pas, elle arrêtait pas de prédire ma mort dans d'atroces souffrances. Et elle avait raison. Je vais mourir. Aujourd'hui. »
Il avait eu une vie si courte. Il n'avait pas eu le temps de trouver l'amour, se marier et avoir quinze enfants. Il n'avait pas acheté cette paire de baskets fluo. Il n'avait jamais rencontré d'extra-terrestre. C'était vraiment trop triste.
« Je suis un échec, Hippolyte Vuillard. J'ai pas tapé assez fort. Je mérite pas d'être dans cette équipe. Et maintenant je vais aller en prison. Je suis trop jeune putain. »
Il se donna une claque mentale. Puis une vraie claque, pour faire bonne mesure. Ressaisis toi, Winch ! Puis il se tourna vers Hippolyte, l'air décidé.
« Ok. J'ai un plan. Un très mauvais plan. Je vais essayer de lancer un sortilège d'attraction pour faire revenir le cognard vers nous. On le chope, on redescend, on fait comme si rien de tout ça n'était arrivé. »
C'était un mauvais plan. Lancer un sortilège d'attraction sur un cognard, c'était le meilleur moyen pour se faire rentrer dedans par une balle enragée, assez fort pour être expulsé hors de l'atmosphère terrestre. Mais c'était le seul plan qu'il avait. Et il préférait encore se faire casser tous les os du corps que de prendre une seule heure de retenue. Il sortit sa baguette de sa poche, la pointa vers l'intérieur du château, et lança haut et clair.
« Accio, cognard ! » |
| | ϟ parchemins : 108 ϟ Gallions : 137 ϟ Âge : 15 ans ϟ Sang : moldu ϟ Année d'étude : cinquième année ϟ Emploi : ébène, crin de sombral, 31,08cm, rigide
Hippolyte Vuillard ─ Poufsouffle • Cinquième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Lun 27 Avr - 0:39 | |
| Sandwich, qu'il dit Tove. C't'à c'moment là, j'crois, qu'j'réalise qu'j'ai une sacrée faim qui m'tiraille le ventre, et qu'on doit être en train d'rater l'repas. C'est c'que j'qualifierais personnel'ment d'triste nouvelle. Parc'qu'autant ça m'arrive souvent d'rater l'repas, autant d'habitude, j'ai pas une menace grosse comme un cognard briseur de vitre pour m'empêcher d'aller embêter un peu les elfes en cuisine. Une heure de ret'nue s'ils le souhaitent, mais ça servira à rien d'me la mettre si j'peux pas manger, j's'rai certainement morte de faim avant !
J'écoute vaguement son monologue. C'pas comme s'il j'l'avais pas d'jà entendu deux ou trois fois dans la journée. Tove a une légère tendance à l'auto lamentation dans c'que j'appelerais les moments d'crise, qui, chez la moyenne des gens, reviennent environ une fois par semaine. Qui, chez Tove, reviennent environ douze fois par jour. La première fois, j'ai du m'inquiéter. C'débit d'parole, pour être tout à fait honnête, n'a franch'ment rien d'rassurant. La tête terriblement malheureuse qu'il y associe non plus. Et puis, un jour, on s'arrête d'écouter, plus par non attention que par réel désintérêt. Toujours est-il qu'ses p'tits discours apocalipticodramatiques ne m'touchent plus au cœur d'puis l'jour où j'ai compris qu'jamais il ne prendrait son balai pour partir sur les îles Sandwich.
A c'moment, à peu près, intervient la claque. Ou c'que j'appel'rais le retournement d'situation.
Jusque là, j'pensais franch'ment qu'on avait fait une jolie con'rie, qu'on était un peu dans l'embarras, et qu'le r'pas du soir allait certain'ment m'passer sous l'nez. C'était sans compter sur les idées de Tove lorsqu'il traverse l'une des dites situations de crise. Idée qu'l'on peut qualifier... d'imprévisibles. Et passablement dangereuses, j'crois qu'le mot n'est pas trop faible, vue la situation.
C'est le accio, j'crois, qui commence à créer en moi une drôle d'inquiétude. « Est-ce que t'es sûr qu'c'est une bo... WAAAAAAAAAAH ! »
On n'va pas s'mentir, ce se'rait aussi bête qu'inutile : ça fait mal. Franch'ment et atrocement mal sur l'moment. Après, c'est pire. Si on m'avait dit un jour qu'le cognard était un parfait coupe-faim, est-c'que j'l'aurais cru ? Je n'sais pas. Quitte à m'coucher sans utérus, j'me coucherais moins bête.
« TOBIAH ALEXANDRE WINCH, VOUS VENEZ D'ASSASSINER MA DESCENDANCE ! » Aie. A c'moment là, j'crois qu'j'suis en train d'me rouler par terre. L'cognard a, en m'emportant dans sa course, au moins eu la bonté d'me ramener vers l'sol avant d'm'achever tout à fait. Brave bête. J'savais qu'ça valait l'coup d'lui avoir parlé si gentiment toutes ces années. J'penseque j'suis un peu pale, et j'ai les mains qui tremblent. J'ai aussi envie d'éclater d'rire vue comme la situation est ridicule. Vus d'l'extérieur, on doit avoir l'air un peu bête, nan ? « Tove... J'crois qu'j'ai vraiment mal, là. »
Bon, j'aime pas trop m'plaidre, d'habitude, ç'pas dans mes usages. Mais il s'agit là de c'que j'me plais à appeler une circonstance exceptionnelle. Jm'offre donc à moi-même une dérogation. Dans la limite du raisonnable, c'pendant. « T'sais, la technique des passes, j'disais qu'c'était une bonne idée, mais j'crains qu'pour une fois, on s'soit un peu emportés. T'crois pas ? » Clin d'oeil affectueux. S'il pouvait juste m'aider un peu, maint'nant, ce s'rait super ! |
| | ϟ parchemins : 87 ϟ Gallions : 161 ϟ Âge : 17 ans ϟ Baguette : Bois d'acacia et coeur de dragon ϟ Sang : Mêlé ϟ Année d'étude : Septième année Tove A. Winch ─ Préfet Poufsouffle • Septième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Lun 27 Avr - 15:55 | |
| Il l'avait dit, pourtant, que c'était un très mauvais plan. C'est pas faute de l'avoir prévenue ! Certes, en lançant un sortilège d'attraction, il s'était attendu à ce que le cognard déboule sur lui, pas sur Hippolyte. Mais l'orbe fourbe avait traversé une deuxième fenêtre dans un bruit de verre brisé, pour terminer sa course dans le bas-ventre de la batteuse, la coupant en plein milieu de sa phrase (retour de karma, on vous dit). Là, se dit Tove, en la voyant zigzaguer vers le sol, c'était peut-être le bon moment pour paniquer.
Il resta un instant figé en l'air, avant qu'Hippolyte sorte l'arme suprême du nom complet, utilisé seulement en cas de force majeure. Merde merde merde merde merde merde, marmonnait Tove tout en descendant en piqué vers le sol, s'explosant la cheville à l’atterrissage. Mais c'était pas important ! Hippolyte ! Il devait sauver Hippolyte ! Laissant le cognard vaquer gaiement à ses occupations dans le ciel, il s’agenouilla auprès d'elle, lui attrapant les mains comme si elle allait mourir dans la minute. Pendant un instant, on se crut dans une scène extrêmement émouvante de film d'action. Pour peu, il essuierait une petite larme. Le fait était que jamais il n'avait vu la batteuse aussi blanche et tremblante. Et elle qui ne se plaignait jamais le regardait avec un fond de douleur dans les yeux. Oh non, c'était vraiment grave.
« Je suis là Hippolyte ! Reste avec moi ! »
Il en faisait peut-être un peu trop. Peut-être. Un chouia. Mais là il s’inquiétait vraiment pour de vrai.
« T'inquiète pas Hippo, c'est solide un utérus ! Ça supporte un bébé, ça peut supporter un cognard, pas vrai ? Au pire on t'en greffera un ! J'trouverai une donneuse ! De force si il le faut ! Meurs pas ! Tu verras vieillir tes enfants ! »
Tout en déblatérant des inepties à toute vitesse, il gesticulait avec ses mains, sans savoir quoi faire. Il avait pourtant fait un stage de premiers secours, une fois, mais les moldus ne savaient pas trop y faire avec les cognards, alors il était perdu. C'était quoi déjà ? Position latérale de sécurité ? Massage cardiaque ? Bouche-à-bouche ?
« Tu veux un sort d’anesthésie ? Je suis sûr j'en connais un ! Sinon je peux essayer d'invoquer un doliprane. Deux dolipranes ? T'as très très mal ? Ma maman dit qu'il faut jamais abuser des dolipranes mais c'est un cas de force maj- AH non pour le mal de ventre, c'est un autre médoc, non ? Mes sœurs utilisent ça tout le temps, c'est quoi le nom déjà ? »
Si seulement ses sœurs étaient là. Elles avaient toujours sur elles des trucs pour soigner le mal de ventre. C'est fou, les filles, comme c'est pratique. Tove s'affairait à essayer de défaire la cape de Quidditch d'Hippolyte, comme si ça pouvait lui permettre par un miracle quelconque d'avoir moins mal au bide.
« T'as raison, essayer dans le noir c'était vraiment con. Tu crois que t'as besoin d'aller à l'infirmerie ? J'peux te porter. » |
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Hippolyte Vuillard ─ Poufsouffle • Cinquième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Mar 28 Avr - 2:33 | |
| Tove m'prend les mains, en m'demandant d'rester avec lui. J'ai envie d'éclater d'rire. j'ai l'impression d'voir ces comédies romantiques des années 70 qui m'pliaient en deux quand j'allais au ciné étant gosse. Avec le héros qu'est presque tout à fait mort et qui geint un peu, et qui dit comme il aime la fille dans un dernier râle avant qu'on vienne le sauver, parc'que le héros, il peut sincèr'ment pas calancher quoi. La fille, elle, elle est très belle et puis très pulpeuse, et elle est blonde souvent, avec des seins assez peu probables pour la planche que j'suis. Elle pleure très fort parc'qu'elle est très triste, l'héroïne, parc'qu'elle est persuadée qu'le héros, il va mourir (alors qu'on sait tous que non, franch'ment...). Bref. On doit avoir l'air de deux clampins, pas tout à fait à leur place.
J'écoute Tove déblatérer tout son discours. Ca peut sembler bête à tout spectateur un tant soit peu extérieur, mais d'mon point d'vue d'agonisante, s'concentrer sur aut' chose que mon ventre, c'plutôt agréable. Son flot d'parole est juste tout à fait impressionnant, j'sais pas comment il arrive à cracher autant d'mots en si peu d'temps et sans s'étouffer ! Il d'vrait recevoir un prix, pour c'truc, tout le monde n'en ai pas capable, loin d'là.
J'irais pas jusqu'à dire qu'j'ai plus mal, hein, mais après quelques minutes à m'tordre comme un ver de terre sur l'herbe, j'crois qu'ça commence assez légèr'ment à aller un p'tit peu mieux. utant donc, en profiter un peu, à la foispour plaindre mon utérus et jouer d'la situation. J'ai bien l'droit à une petite vengeance sympathique, après tout, j'viens d''me prendre un cognard en pleine volée !
J'lève un bras, mollement, et j'lui dis d'une voix tremblotante. « Oooh, Tove, je crains qu'ce n'soit la fin... Avant de partir je... J'voudrais... » Mon bras retombe lourdement à côté d'moi, j'ferme les yeux et je gémis longuement. Filet d'bave le long des lèvres. J'attrape un bout d'sa cape pour m'essuyer la bouche et j'fais rouler mes yeux dans leurs orbites. « Oui, une dernière fois avant de... »
J'lève le bras, une nouvelle fois, mais c'te fois-ci, j'attrape sa nuque, et j'me r'lève de moitié en m'appuyant à Tove. Quelques bribes de murmures afin d'passer pour folle agonisante. « Une dernière fois... Le corps chaud d'un homme... Dernière volonté avant de... » J'le tire un peu plus vers moi, et j'pose mes lèvres sur les siennes, avant d'le r'pousser et d'me mettre sur mes deux jambes, en riant. « Ahlala, oui, un dernier contact humain avant d'aller manger ! Bon, pour la réparation d'mon utérus, faudra qu'tu discutes des frais avec mon avocat, j'lui donnerai ton contact, t'en fais pas. Au pire, tu sais, on adoptera, c'est pas si grave. Mais du coup, l'premier devra s'appeler Hippolyte Junior, et pas Tove Junior hein ! » J'reprends mon souffle. « En attendant faut qu'on s'trouve unenouvelle technique pour l'premier match de la saison, faut franch'ment qu'on leur en mette plein la... » Un cri retentit sur la p'louse. Et il se peut qu'ce cri soit porteur de deux noms d'famille. Et qu'ces noms d'famille soient Winch et Vuillard. Damned.
J'avais oublié le léger détail qu'était cette vitre cassée. Final'ment, j'aurais p't-être mieux fait d'agoniser vraiment t'à l'heure. C'trop tard pour faire une rechute ? |
| | ϟ parchemins : 87 ϟ Gallions : 161 ϟ Âge : 17 ans ϟ Baguette : Bois d'acacia et coeur de dragon ϟ Sang : Mêlé ϟ Année d'étude : Septième année Tove A. Winch ─ Préfet Poufsouffle • Septième année ─ | Sujet: Re: Wings ◭ Hippolyte Mar 28 Avr - 16:47 | |
| Si ils sont amis, ces deux là, c'est sans doute parce qu'ils sont aussi débile l'un que l'autre. Probablement même qu'ils étaient les seuls deux bouffons à se mettre en scène une petite mort improvisée dans un moment pareil. Et le pire, c'est qu'Hippolyte jouait le jeu, empoignant Tove avec toute la force de l'agonie. Et paf, pendant que Tove fait mine d'essuyer des larmes de crocodile, elle réclame une dernière faveur, et l'embrasse. Des gens, Tove il en embrasse tout le temps. Mais Hippolyte, c'est la première fois, sans doute. Elle bave un peu, mais ça reste nettement mieux que d'autres. Et puis avant même que Tove aie au le temps de bouger et de s'essuyer la bouche, elle saute sur ses jambes, toute vigueur retrouvée et utérus oublié.
« Putain, mon baiser t'a soigné direct. Je suis un prince charmant. »
Rien que ça. Tove se relève à son tour, péniblement. Il s'est vraiment niqué la cheville en atterrissant, tout à sa tentative de sauvetage héroïque. Ça lui apprendra. Hippolyte, rayonnante de santé, déblatère tout un tas de trucs sur son utérus et sa future descendance, et sur la prochaine stratégie à adopter pour la coupe de Quidditch. Décidément, on se remet vite d'un coup de cognard. Elle est malheureusement, coupée net par des braillements qui leur font tourner la tête. Quelqu'un s'approche d'eux. Un adulte. Brandissant le point, et criant des menaces de vitres brisées et d'une vie entière de retenues.
« Oh oh. »
Y a des petits rouages dans le crane de Tove, qui marchent à toute vitesse. Maintenant que le cognard est dehors, et qu'Hippolyte est sauvée, il arrive à réfléchir. Il faut agir vite, trouver une stratégie, sous peine de subir la colère du corps enseignant tout entier. Il se tourne vers Hippolyte, rapide comme le vent. Passe un bras derrière ses épaules, et lui fout une rapide balayette, de façon à ce qu'elle tombe, littéralement, dans ses bras. Puis passe son autre bras sous les genoux de la batteuse, avant de la soulever. C'est un peu comme la suite de leur scène romantique, sauf que ce coup-ci, c'est lui le héros. Avant qu'Hippolyte ne réagisse et ne lui détruise la tête, il glisse rapidement à son oreille :
« Fais la morte. Comme tout à l'heure, c'était cool. Gémis un peu. Ne dis rien, laisse moi faire. Fais le pour les enfants. Pour Tove junior. »
Heureusement, elle ne pèse pas bien lourd. Tove prend alors un air de circonstance, un peu catastrophé, et va à la rencontre de l'adulte, toujours en pleines gesticulations. Et commence le drama.
« C'est … c'est terrible ! Vous avez vu ça ? Le cognard … il est devenu fou. Il a touché Hippolyte. Elle tient pas debout. Regardez ! » il agite Hippolyte sous le regard interdit de son interlocuteur. « Il faut que je l’emmène à l'infirmerie. »
Sans même attendre de réponse, il tourne les talons et commence à trottiner vers le château, en prenant bien soin à ce que la tête d'Hippolyte ballotte sur le côté. Et se retourne une dernière fois, pour lancer :
« Oh, et occupez vous du cognard ! Imaginez un peu qu'il casse quelque chose. »
Ce n'est qu'une fois en sécurité à l'intérieur du château, sur le chemin de l'infirmerie, portant toujours Hippolyte comme une princesse en détresse, qu'il fut pris d'un terrible fou rire. |
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