Un rendez-vous dans les cuisines? Est-ce que cette fille faisait seulement semblant de ne pas le connaître? Parce qu'elle venait de taper dans le mille! C'était avec plaisir que Liam avait accepté la proposition de Meredith avant de courir vers la tour ouest, les bras toujours croisés sur son torse. Il lui avait demandé de lui accorder une petite demi-heure.
Il avait grimpé les escaliers quatre à quatre, balancé la réponse à l'énigme pour ouvrir la porte du bout du couloir, traversé la salle commune sans prêter attention à personne et avait filé prendre une douche aussi chaude que possible. Une fois débarrassé des frissons qui l'avaient poussé à se précipiter comme il l'avait fait, ainsi que de l'odeur de marée que sa baignade dans le lac avait imprégné dans ses cheveux, Liam s'était laissé tomber sur son lit, une serviette autour de la taille, une autre enveloppant ses cheveux.
Il prit quelques minutes pour souffler et dut se donner une légère baffe pour s'empêcher de s'endormir. Une fois sec, il avait enfilé un jean, un sweatshirt aux couleurs de sa maison et avait dû se résoudre à mettre des chaussures : il n'était pas encore prêt à sentir la pierre froide sous ses pieds! Il avait ensuite tressé ses cheveux, revêtu sa robe de sorcier où sa baguette était toujours rangée. Puis il avait vérifié l'heure.

Liam dévala les escaliers plus vite encore qu'il ne les avait montés plus tôt ; il avait déjà cinq minutes de retard et les cuisines se trouvaient loin de son dortoir. (Plainte qu'il avait déjà émise à des nombreuses reprises, mais le Directeur y était resté sourd, refusant obstinément de déplacer les dortoirs des Serdaigle pour les rapprocher de la cuisine).
Il ralentit la cadence dans l'escalier qui menait aux sous-sols. Il ne tenait pas à être hors de souffle en arrivant au lieu du rendez-vous. Liam tint cependant à annoncer sa venue.

- Meredith, j'arrive ! Désolé pour le retard ! beugla-t-il dans le couloir, avant même de savoir si la jeune fille l'attendait à l'extérieur ou à l'intérieur des cuisines.

Enfin, il aperçut la silhouette de Meredith ; elle l'attendait et il se sentit coupable. Le jour où tu seras à l'heure mon pauvre vieux, Hagrid aura rasé sa barbe. Il saisit sa baguette, effectua un mouvement avec et un bouquet de fleurs sauvages apparut dans son autre main.

- Pour le retard, dit-il en arrivant à la hauteur de sa camarade. J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre...

Embarrassé, pris d'un tic nerveux, il se grattait à nouveau la tête. Il sourit à Meredith, poussa un soupir et chatouilla la poire verte du tableau accroché au mur. Le fruit se transforma en poignée et Liam ouvrit la porte.

- Après vous, mademoiselle, invita-t-il de sa voix la plus grave et chaleureuse.

Saluant l'habitué des lieux qu'était Liam, une demi-douzaine d'elfes de maison vint à leur rencontre, visiblement prêts à satisfaire le moindre de leurs désirs.

- J'aime bien m'asseoir près du feu, ça te dit? proposa-t-il.

Je filais donc dans mon dortoir, où je commençais par sécher mes cheveux. Un coup d’oeil dans le miroir m’appris que je n’avais effectivement pas besoin de shampoing ce soir. J’attachais donc ma tignasse sur le sommet de la tête pour prendre une petite douche rapide sans les mouiller. Après tout, j’avais couru alors ça ne pouvait pas me faire de tort! Il me restait donc... Un quart d’heure environ. Juste le temps de m’habiller et de me coiffer en somme!

J’avais décidé de mettre un short, pour changer de la jupe, avec un t-shirt trop grand avec un crâne d’animal dessiné dessus et un sweat shirt noir que je n’avais pas fermé et dont j’avais remonté les manches jusqu’à mes coudes. J’enfilais ma robe de sorcière par-dessus mais ne la fermais pas. Si je mettais de jolis vêtements, ce n’était pas pour les cacher! Je me coiffais rapidement et décidais de me maquiller un peu. Je n’aimais pas le faire pour aller en cours, principalement à cause des professeurs, mais puisque la journée était finie... Un peu de rouge, un trait d’eye-liner et tout d’un coup mes yeux dorés ressortaient beaucoup plus. Il fallait vraiment que je sorte mon maquillage plus souvent! Un coup d’oeil à l’heure m’appris qu’il fallait que je parte si je voulais arriver à l’heure.

Cinq minutes avant l’heure du rendez-vous, j’étais postée devant le tableau qui menait aux cuisines. J’avais toujours peur d’être en retard, alors j’aimais bien prendre cette marge de cinq minutes. Du coup j’attendais toujours un peu, mais j’avais fini par m’y faire. Sauf que là... C’était un peu long! Fronçant les sourcils, j’étais entrain d’essayer d’évaluer combien de temps avait passé quand j’entendis un cri dans le couloir. Après un sursaut, je me mis à rire.

« Nooon, cinq minutes seulement! Merci beaucoup pour les fleurs! »

Elles étaient vraiment magnifiques! Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il s’excuse comme ça, et je trouvais ça vraiment bien. Avec un grand sourire, je passais donc devant lui quand il me le proposa et m’arrêtais un instant pour observer les cuisines. Ca faisait longtemps que je n’étais pas venue! Lui par contre, semblait être un habitué au vu de la réaction des elfes!

« Tu ne pouvais pas me proposer une meilleure place! »

Annonçais-je, avant de me tourner vers les elfes pour demander une carafe d’eau pour mes fleurs, du thé et, tant qu’à faire, des biscuits pour aller avec! Ensuite, je filais m’installer près du feu en songeant que Papouille aurait adoré se trouver là.

« Si tu es aussi galant avec toutes les filles, elles doivent te courir après! »

Fis-je, à moitié sérieuse. Les garçons qui offrent des fleurs pour cinq minutes de retard, ça ne courait pas les couloirs! Et comme en plus il n’était pas moche... Il devait avoir du succès! Mais j'avais bien envie de le taquiner un peu...

« Ou le côté ours au réveil, ça les effraye? »

Meredith avait demandé aux elfes de lui apporter un vase, du thé et des biscuits. Liam était plutôt d'humeur à s'empiffrer de pâtisseries et pria les petits cuisiniers de leur servir les plus grosses et les plus grasses d'entre elles ; les meilleures, en somme. Il suivit sa nouvelle amie et préféra s'installer par terre, adossé contre la pierre chaude du foyer. Il accueillit la remarque à propos de sa galanterie avec un sourire gêné avant de retrouver sa contenance.

- C'est vrai que j'ai mon petit succès, reconnut-il en la regardant droit dans les yeux, un sourire en coin. Mais seules les plus valeureuses ne se laissent pas intimider, ajouta-t-il avec un clin d'oeil pratiquement imperceptible.

Il s'était mis à l'aise, un genou relevé sur lequel reposait son bras, assis en face de Meredith. Il remercia chaleureusement le petit elfe qui lui servit une tasse de thé accompagnée d'un chou à la crème à l'air délicieux. Le thé sentait bon les herbes et les épices, et la tasse brûlait agréablement sa main.

- Et toi, tu tires souvent les gens du sommeil? Ou tu ne le fais qu'avec les beaux garçons? demanda-t-il avant d'avaler une gorgée de sa boisson.

Il avait continué de la regarder par-dessus sa tasse et fut amusé de voir sa réaction. Liam reposa sa tasse sur le rebord de la cheminée et tendit la jambe qu'il avait gardée repliée sous lui. Son pied effleura la jambe de Meredith.

- Oups, pardon, dit-il sans le moins du monde avoir l'air désole.

Il ne pensait pas se tromper en croyant que la jeune fille n'était pas insensible à ses charmes, et il comptait bien s'en amuser pour la pousser dans ses retranchements.

- Alors, Meredith... je vois que tu es à Poufsouffle? Comment se fait-il qu'on ne se soit encore jamais parlé? C'est dommage... fit-il d'un ton de regret. Tu es en quelle année?

Il marqua une pause et se mit à sourire puis pouffer de rire quand il se rappela l'état dans lequel se trouvait la jeune fille quand ils s'étaient rencontrés.

- Et... au fait, tu jardines quoi, exactement? voulut-il savoir avec un regard inquisiteur, sans pouvoir s'empêcher de rire.

Il se retenait de lui poser des questions indiscrètes sur ses cheveux, mais il y reviendrait sans doute plus tard, incapable de se sortir l'idée de l'esprit. Même si sa couleur était curieuse, elle lui allait à ravir, et il n'arrivait pas à décrocher son regard d'elle.

« C’est pas que je suis valeureuse, c’est que je suis une teigne! »

Répliquais-je, ne pouvant que sourire au clin d’oeil que j’avais cru apercevoir. Ca me faisait bizarre d’être plus grande que lui, puisqu’il était assis par terre et moi sur un banc. Je remerciais l’elfe qui m’apporta mon thé et une assiette de cookies, avant de reporter mon attention sur Liam. Enfin, ce fut jusqu’à ce que sa question me fasse rire et que je rejette la tête en arrière.

« Seulement les garçons grands, musclés, beaux effectivement, et risquant d’attraper une pneumonie si je les laisse dormir sous la pluie. »

Répliquais-je, alors que je commençais à manger mes biscuits. Je m’interrompis un instant quand son pied effleura ma jambe et le fixais, constatant qu’il n’avait pas l’air désolé du tout. C’était bizarre, parce que d’habitude j’aurais eut un réflexe de recul, mais là... Je n’avais pas bougé d’un poil. Et je n’avais pas l’intention de déplacer ma jambe!

« Sixième! Je... Parle vraiment peu avec les gens. En général je me pose dans un coin et je prie pour qu’on me laisse tranquille! Alors du coup... »

Je haussais les épaules, avant de froncer les sourcils quand il commença à rire. Je me renfrognais alors qu’il continuait et attrapais un cookie pour lui lancer dessus. J’étais aussi rouge que mes cheveux et je ne savais plus où me mettre.

« C’est pas drôle! Je replantais une plante qui commençait à pousser au milieu de la pelouse avant qu’elle ne se fasse tuer par les pieds des élèves! »

Je croisais les jambes, avant de plonger mon nez dans ma tasse de thé. On aurait pu faire cuire un oeuf sur chacune de mes joues! J’avais presque envie de lui balancer ma tasse, mais ça aurait été gâcher alors je me contentais de la vider en silence. Ca avait bien commencé pourtant! Je me sentais... stupide. C’était le mot. Pour aimer les plantes et avoir les mains dans la terre ou pour avoir invité un garçon que je ne connaissais pas, je n’avais pas encore décidé.

« J’imagine que je devais vraiment avoir l’air ridicule, toute couverte de terre... »

Fis-je, alors que je décroisais les jambes pour ramener mes pieds sous le banc. J’avais posé ma tasse tout en parlant et mes mains reposaient désormais sur mes genoux que je fixais du regard. Mon père s’était toujours moqué de moi lorsque je jardinais, prétextant qu’il était stupide et risible de se salir les mains quand on était sorcier. Je n’avais jamais prêté attention à ses réflexions, mais je ne m’attendais pas à ce que mon loisir favori puisse faire rire un élève.

Ses joues avaient très légèrement rosi quand elle l'avait complimenté ; son teint de bronze avait fort heureusement réussi à le cacher, mais son esprit avait divagué.
Une bouffée d'empathie s'était cependant emparée de lui quand elle avait évoqué sa difficulté à se mêler aux gens, il s'était retenu de s'exclamer « moi aussi ! » avec grand peine.
Et l'empathie s'était transformée en affection quand elle lui avait expliqué la raison pour laquelle elle s'était trouvée couverte de terre, tout à l'heure. Le rire de Liam s'était tu en simple sourire bienveillant alors qu'elle ne regardait plus que ses genoux.

Alors pris de remords, le Serdaigle laissa de côté sa pâtissera et son thé. Il se déplia souplement et s'assit doucement sur le banc, à côté de Meredith.

- L'air ridicule? Oui, faut le reconnaître, commença-t-il, en espérant qu'elle n'en profiterait pas pour s'en aller en claquant la porte. Mais... tu penses sérieusement que le mec que tu as surpris en train de ronfler sur la pelouse, en maillot de bain, en avait quelque chose à faire? Et surtout, qu'il se permettrait de te juger?

Il s'était penché vers elle; son visage était assez proche pour pouvoir coller son front à la tête de la Poufsouffle, mais il se retint de le faire. Il se contenta de la fixer dans l'espoir qu'elle ose à nouveau le regarder. Il n'avait jamais voulu l'humilier et il n'avait pas pensé qu'une question aussi anodine, une petite taquinerie bon enfant puisse lui faire cet effet. Décidément, Liam, t'es qu'un gros mufle.

- Non et puis, je sais pas si t’as correctement vu ma tronche, Meredith, mais j’ai vraiment l’air d’un type qui se moquerait de quelqu’un qui aime les plantes ? insista-t-il d’un ton plus léger. Pourvu qu’elle rigole !

Il prit les devants et saisit le menton de la jeune fille entre le pouce et l’index et il lui fit délicatement tourner le visage vers lui. De ravissants yeux dorés d’où émanait une tristesse qu’il ne supportait pas.

- Je tiens même à te féliciter, ta démarche de sauvetage est honorable. D’ailleurs, je t’aiderai volontiers, à l’avenir, si tu le veux bien. Et puis, sans me vanter, je suis pas mal dégourdi quand je me balade en forêt… on pourrait faire un petit tour dans celle qui est réputée pour être interdite, si ça te dit. On a pas mal de choses à s’apprendre, j’en suis sûr !

Il avait lâché son menton pendant qu’il parlait et avait mis le plus d’entrain possible dans sa proposition.

- C’est d’ailleurs ça qui m’a donné envie de te connaître davantage… peu de personnes autour de moi s’intéressent autant aux plantes et à la nature en général. Je ne pouvais pas ignorer ce détail important, et encore moins chez une jeune femme aussi… séduisante et agréable que toi, lâcha-t-il aussi rapidement qu’il le put, avant qu’il ne réfléchisse trop et s’empêche de dire ce qu’il avait sur le cœur.

Lorsque j’entendis Liam se lever, je me demandais un instant s’il allait s’en aller. Mais, rapidement, je m’aperçus qu’il s’était en fait levé pour s’asseoir à côté de moi. Je ne levais pas les yeux pour autant, et serrait carrément les dents quand il confirma qu’il m’avait trouvée ridicule. Je pensais sérieusement à lui mettre ma main dans la tronche quand la suite de la phrase arriva. Et aussitôt, sans pouvoir m’en empêcher, je tournais la tête vers lui.

Merlin, ce qu’il était proche! Je me détournais aussitôt, mais plus pour les mêmes raisons. Je n’aimais pas le peu de distance qu’il restait entre nous. Elle était juste... horrible. Trop proche ou trop loin, au choix selon la situation. J’en étais encore à me demander à comment j’étais censée réagir, et s’il se rendait compte d’à quel point il était proche quand j’entendis sa pseudo blague qui me tira un sourire.

Sourire qui cessa aussitôt quand il m’attrapa le menton pour que je le regarde. A ce train-là, j’allais rester rouge encore longtemps! J’esquissais un sourire gêné quand il me félicita, et me contentais de hocher la tête en marmonnant quelque chose ressemblant à un accord quand il me proposa de m’aider, et de m’emmener faire un tour. J’avais à peine senti que ses doigts avaient quitté mon menton, et j’avais du mal à réfléchir, alors que pourtant j’en avais besoin!

Ce fut finalement Liam qui m’apporta la réponse que je cherchais : on était trop loin! Une de mes mains vola jusqu’à sa nuque, alors que je m’avançais jusqu’à plaquer mes lèvres contre les siennes. Je restais un instant comme ça, à profiter de sa chaleur et de sa peau qui était douce sous mes doigts, jusqu’à ce que le fait qu’il pouvait ne pas être d’accord me traverse. Aussitôt je me rejetais en arrière, le lâchant.

« Euh... Pardon, je... J’me suis peut-être un peu emballée! »

J’esquissais un sourire gêné, remettant une de mes mèches en place. Ce n’était pas parce qu’il me faisait trois pauvres compliments que je devais me faire des idées! Même si j’espérais bien ne pas m’être trompée.

Après avoir osé prononcer un compliment aussi vaseux, Liam avait voulu se redresser pour laisser respirer la jeune fille. Mais elle avait été plus rapide que lui, et la main de Meredith avait stoppé net le mouvement du jeune homme.
Il écarquilla les yeux quand elle vint plaquer ses lèvres aux siennes puis se laissa progressivement aller à les fermer en profitant de la douceur de ses lèvres. Malgré la légèreté et la spontanéité de son geste, il la sentit tendue quand il plaça l'une de ses mains dans son dos. Elle ne tarda pas à rompre le contact, puis elle lui sourit, comme pour s'excuser. Liam lui sourit en retour et, ne sachant trop que faire, il se gratta nerveusement la tête, faisant tinter les clochettes accrochées à sa tresse. Il s'éclaircit la gorge.

- On dirait que mes excuses foireuses ont fait effet dit-il, essayant désespérément de faire de l'humour.

Il s'était redressé et avait posé ses mains sur ses genoux, hagard et ne sachant pas comment poursuivre la rencontre après ce baiser complètement inattendu. Inattendu, mais franchement pas désagréable. Les lèvres de Meredith avaient laissé un goût de sucre sur les siennes et il tenta de les lécher discrètement.

- Eh ben... lâcha-t-il en soupirant, ça t'arrive souvent de sauter au cou des garçons sans crier gare, comme ça?

Il avait retrouvé son aplomb habituel et ses yeux sombres redevinrent rieurs. Il la regardait d'un oeil nouveau : qui se dissimulait derrière la jeune fille timide et couverte de terre? Il avait décidément bien envie de le savoir.

- En tout cas, la prochaine fois, laisse-moi au moins le temps de prendre mon souffle !

Est-ce que tu viens vraiment de l'inviter à recommencer? Il s'était surpris lui-même à prononcer ces derniers mots. Elle regrette sûrement déjà! Cette pensée le dérangea plus qu'elle ne l'aurait dû et il fronça les sourcils en s'en rendant compte.
Il fit alors mine de leur resservir du thé quand il aperçut quelques paires d'yeux globuleux et brillants ; les elfes de maison les observaient attentivement. Liam fut soudain pris d'impatience.

- Est-ce que l'un d'entre vous serait assez aimable pour nous refaire du thé? Celui-ci est froid, réussit-il à demander poliment en tendant la théière à un elfe qui se trouvait non loin de lui.

Les créatures avaient dû comprendre qu'elles se montraient indiscrètes et chacune retourna vaquer à ses occupations dans la grande pièce.
Liam se saisit de l'occasion pour plonger l'une de ses grandes mains dans la chevelure flamboyante de Meredith et poser l'autre sur son cou. Il rapprocha leurs visages l'un de l'autre pour dévorer de baisers les lèvres de la jeune femme. L'odeur de Meredith était enivrante, et le goût sucré des biscuits sur ses lèvres irrésistible. La main de Liam quitta les cheveux rouges pour se glisser lentement sur l'épaule, le flanc, et enfin la cuisse de la jeune fille. Ses baisers devinrent plus insistants.

Lorsque Liam me demanda si ça m’arrivait souvent de sauter au cou des garçons, je ne pus retenir un petit rire nerveux, alors que je me frottais la nuque, et je fus carrément incapable d’arriver à former ce qui pouvait s’apparenter à une réponse. Là, tout de suite, l’idée de me transformer en souris et d’aller me planquer quelque part me semblait franchement attrayante. Je cherchais d’ailleurs quelque chose à fixer du regard, assez désespérément, quand il me demanda de lui laisser le temps de prendre son souffle la prochaine fois. La prochaine fois. Aussitôt mes yeux se refixèrent sur lui, incertaine de ce que j’avais entendu.

J’avais du mal à me reconnecter à la réalité, et c’est les sourcils froncés par la perplexité que j’observais un elfe de maison partir avec la théière qu’ils nous avaient servi un peu plus tôt. J’essayais en vain de comprendre quand la main de Liam dans mes cheveux annihila complètement les maigres capacités de réflexion qu’il me restait. Je ne pouvais plus penser à rien d’autre qu’aux lèvres de Liam qui se pressaient contre les miennes, m’ôtant mon souffle aussi sûrement qu’une corde autour de mon cou. Qu’à sa main qui enflammait ma peau mieux que n’importe quelle flamme, magique ou non, et qui déclenchait un torrent de délicieux frissons.

Mais alors que les baisers de Liam devenaient plus insistants, je plissais le nez et parvins à formuler une pensée cohérente. J’ai. Mal. Au. Dos! Et il fallait que je fasse quelque chose à ce sujet, sinon bientôt ce ne serait plus supportable. Alors, et à regrets, je m’écartais de lui pour pouvoir me lever et mettre fin à mon supplice. Néanmoins je ne restais pas longtemps debout. Très vite, je décidais de m’installer sur les cuisses de Liam et tant pis si le banc n’était pas très confortable sous mes genoux, au moins je pouvais recommencer à l’embrasser et je ne m’en privais pas.

J’entourais son cou de mes bras, souriant entre deux baisers quand je fis tinter une de ses clochettes. Si j’avais pu réfléchir, ou même penser à ce niveau-là, j’aurais trouvé ça adorable. Du bout des doigts, j’entrepris de caresser sa nuque avant de glisser sur ses épaules, puis descendant le long de ses côtes pour enfin glisser mes mains sous sa robe de sorcier et explorer son dos.

Liam avait cru qu'elle avait fini par le repousser quand elle s'était levée ; il fut donc ravi qu'elle s'installe à califourchon sur lui pour continuer leur étreinte.
La caresse de ses petites mains dans son cou, sur tout son corps... il l'enserra davantage, bien conscient de son corps de femme tout contre lui. Pratiquement en même temps qu'elle, il glissa un doigt, puis deux, et enfin tout la main sous ses vêtements ; il effleura, empoigna sa peau douce.
Les lèvres du jeune homme quittèrent celles de Meredith et elle lui sourit encore. De sa main libre, il rabattit la crinière rouge de la jeune fille de côté et couvrit sa nuque de baisers. Son autre main remontait progressivement le long du dos de son amie, jusqu'à rencontrer les agrafes de son soutien-gorge qu'il défit d'un seul geste.
Puis il l'attira à nouveau à lui pour dévorer ses lèvres, dégageant ses mains pour les passer sous les cuisses de Meredith.

- Tiens-toi bien, lui murmura-t-il avant d'embrasser sa nuque une nouvelle fois.

Chacun fermement accroché à l'autre, il la souleva aussi facilement que si elle avait été une peluche. D'un léger sursaut, il lui fit passer les jambes autour de sa taille et se retourna.
Délicatement, il la posa sur une des grandes tables de la cuisine, assez loin pour qu'il puisse grimper à son tour. D'un mouvement vif et quelque peu désordonné, il fit passer sa robe de sorcier par-dessus sa tête. Il se pencha sur elle et reprit là où il s'était arrêté : sa nuque. Puis il embrassa sa mâchoire, mordilla son lobe d'oreille avant que ses lèvres ne descendent vers sa poitrine, alors que ses mains s'affairaient à relever le t-shirt de la jeune fille. Il frôla son ventre nu du bout des doigts et ses lèvres allèrent de nouveau à la rencontre de celles de Meredith.

- Je... j'ai... très envie de toi, chuchota-t-il, la respiration saccadée, entre deux baisers.

Il plaqua son corps contre celui de la jeune fille, comme pour illustrer son aveu.

Ah! La nuque! J’avais ignoré être sensible à cet endroit jusqu’à ce que Liam y pose ses lèvres. Dès lors, je n’avais jamais cessé de soupirer. Je tendais volontiers le cou pour lui faciliter la tâche, tandis que mes doigts caressaient son dos, s’accrochaient à ses hanches et malaxaient ses flancs. Je soupirais à nouveau, souriant de toutes mes dents, quand je sentis mon soutien-gorge se relâcher.

« Tout ce que tu veux! »

Murmurais-je en retour lorsqu’il me demanda de bien me tenir. C’est donc tout naturellement que mes bras retournèrent se nouer autour de son cou. Je ne pus retenir un petit rire en constatant avec quelle facilité il me soulevait. Mais je cessais rapidement quand il m’allongea sur la table. J’eus un instant de doute, durant lequel je ne sus plus si j’étais terrifiée ou impatiente, mais les choses penchèrent rapidement en la faveur du second grâce (ou à cause?) de Liam qui s’était penché au-dessus de moi et qui avait repris ses baisers. Je regrettais presque qu’il aie tressé ses cheveux, parce que j’y aurais volontiers fourré mes mains alors que je me cambrais pour ne pas l’empêcher de remonter mon t-shirt.

Je mordillais les lèvres de Liam, avant de glisser le long de sa mâchoire jusqu’à son oreille tandis qu’il plaquait son corps contre le mien. Je pressais mes mains dans son dos, comme pour l’attirer plus près, avant de le lâcher et de laisser ma tête retomber bruyamment sur la table en bois.

« On pourrait pas... Trouver un endroit plus tranquille? »

Il avait beau me faire perdre la tête et m’empêcher de réfléchir, il ne parvenait pas à me faire oublier la (discrète) présence des elfes de maison. Je n’aimais pas l’idée d’être observée. Me redressant sur mes coudes, je l’embrassais et le poussais gentiment pour qu’il se redresse. Dès que je fus capable de m’asseoir, je l’embrassais à nouveau et continuais de le pousser jusqu’à pouvoir me lever.

« Tu te sens en état de courir jusqu’au cinquième étage? »

Demandais-je, alors que je me dressais sur la pointe des pieds pour gagner quelques précieux centimètres, avant de lui saisir la main pour l’entraîner à ma suite dans les couloirs, me retenant à grand-peine de le plaquer contre le premier mur qui passait. C’était loin le cinquième étage!